La fabrique de nos servitudes

Un ouvrage de Roland Gori

Roland Gori :

En 1969 il soutient une thèse de psychologie intitulée Validité des critères linguistiques en psychologie clinique. Essai d’analyse psycho-linguistique du vécu de l’alcoolique (discours spontané en situation de groupe et épreuves), dirigée par Didier Anzieu à l’université Paris-X Nanterre puis en 1976, une thèse d’État intitulée L’Acte de parole. Recherches cliniques et psychanalytiques sous la direction de Jean Maisonneuve. Il a été enseignant-chercheur à l’université de Montpellier puis il est nommé professeur de psychopathologie clinique à l’université Aix-Marseille en 1983. Il est professeur émérite depuis 2009.

Il est psychanalyste, membre du conseil d’administration d’Espace analytique. Il a occupé en 2015-2016 la chaire de philosophie : « Le gouvernement des individus et la psychanalyse » de l’école des sciences politiques et religieuses de l’université Saint-Louis de Bruxelles. (Wiki)

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Dans nos sociétés de contrôle, l’information est le moyen privilégié de surveiller, de normaliser et de donner des ordres. Les informations, molécules de la vie sociale, deviennent les sujets de l’existence, les vé-ritables cibles des pouvoirs politiques et économiques. Avec le langage numérique, les subjectivités se trouvent enserrées dans un filet de normes de plus en plus denses et contraignantes. Les idéologies scientifiques viennent souvent légitimer ce « naturalisme économique » transformant le citoyen en sujet neuro-économique et son éducation en fuselage de ses compétences en vue des compétitions à venir.

Les fabriques de servitude mettent en esclavage les individus et les populations au nom de l’efficacité technique, de l’illusion d’un bonheur procuré par les algorithmes et la mondialisation marchande.  Pour en sor-tir, il nous faut modifier nos habitus et nos habitudes, restaurer la force révolutionnaire du langage et de la métaphore, rétablir le pouvoir des fictions. Les ordres existants ont toujours haï les utopies, la puissance de leur imagination et de leurs expériences de pensée. L’utopie ne se réduit pas à un genre littéraire, à une rêverie politique d’un futur improbable, elle constitue une position éthique et politique, un style, un foyer de liberté.

Dans l’histoire des esclavages et des luttes sociales, les « marronnages », par la danse, le chant, le récit et le conte, ont été des voies d’émancipa-tion. Résister aux fabriques de nos servitudes par l’utopie est une nouvelle manière d’agir et de penser l’infini, le complexe, l’instable, le multiple, le divers que le vivant exige. Il y a urgence à détourner l’utile pour en faire du Beau, emmêler le vivant au Vrai et faire chuter sa majuscule pour que nos vies ne soient pas minuscules.